Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 101

les autres solliciteurs avaient également disparu. Ma belle-sœur, à ce qu’elle m'expliqua plus tard, n'avait pas voulu me réveiller lorsque son tour était venu d'entrer chez Albitte. Son audience terminée, elle n'avait pu me rejoindre. Pressée d'apporter à la prison l’ordre d’élargissement de son mari, elle s'était dit que je saurais bien rentrer sans elle. En attendant, j'étais là, un peu effrayée et ne comprenant rien à ma situation, lorsque je m’aperçus que je n'étais pas seule. Au mouvement que j'avais fait, un homme qui sortait de chez le représentant s’approcha de moi et, me regardant avec surprise, voulut savoir comment je me trouvais à pareille heure dans un pareil endroit. Quand je lui eus expliqué ce qui m'arrivait, 1] me rassura sur le sort de mon frère et ajouta : « Une petite demoiselle comme vous « ne peut pas, la nuit venue, s'en aller seule par « les rues ; je vais donc vous reconduire jusque « chez vous (1). »

Il faisait nuit, le trajet était long ; l'offre fut

(1) La comtesse D'Anmaitré, Une fiancée de Napoléon, Désirée Clary, p. 3. Fe