Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

102 LE GÉNÉRAL DUPHOT

acceptée. Quand, une heure plus tard, ils s’arrêtèrent rue des Phocéens, à la porte de l'hôtel Clary, les deux jeunes gens étaient devenus « tout à fait bons amis». « Au moment de nous séparer, continue Désirée, je dis à mon compagnon que ma mère voudrait certainement le remercier elle-même du soin qu'il avait pris de moi, et que je le priais par conséquent de venir bientôt nous rendre visite. Alors, un de ces jours, vous me présenterez à votre famille, dit-il? — Avec plaisir; mais je voudrais, en attendant, dire aux miens le nom de celui qui m'a protégé ce soir. — C'est juste. Eh bien, vous leur direz que je m'appelle Joseph Bonaparte ».

Quelques semaines plus tard, Joseph demandait la main de Désirée et était agréé. Pour lui cependant, quel mariage inespéré ! Il y avait à peine un an que, chassée de la Corse par la contre-révolution, la famille Bonaparte débarquait en Provence, sans autre ressource que la solde de capitaine d'artillerie de Napoléon, solde bien maigre let si irrégulièrement payée

que, pour nourrir ses huit enfants dont sept