Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 103

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devaient un jour s'asseoir sur des trônes, Mme Lætitia avait eu plus d'une fois recours au pain de munition du bureau de bienfaisance. Après le siège de Toulon, avec la nomination de Napoléon au grade de général de brigade, la situation s'était, il est vrai, quelque peu améliorée. A peine promu, déjà imbu de cet esprit de famille dont l’exagération devait plus tard le perdre, le nouveau général, mettant au service de ses frères son influence naissante, s’attachait Louis comme aide de camp avec la solde de sous-lieutenant, plaçait Lucien comme garde-moulin dans un magasin de farines à Saint-Maximin, obtenait pour Joseph le poste de commissaire adjoint à l’ordonnateur des guerres Chauvet. Dans cette position précaire et assez peu lucrative, c'était, pour l'aîné des Bonaparte, un assez beau réve que d'épouser une jeune fille charmante, riche de cent cinquante mille livres de dot, somme considérable pour l'époque, et dont la famille jouissait à Marseille de l'estime et de la considération générales. Le père de Désirée,

François Clary, après avoir gagné une grosse