Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 111

Courage et amitié. Mes compliments à Julie et quelque chose à la silencieuse (1) » .

La « silencieuse », malgré tout, continuait à bouder. Trouvait-elle trop prolongée l’absence de son fiancé? Était-elle, par un pressentiment d’amoureuse, jalouse à distance de ces femmes de Paris dont Napoléon parlait avec enthousiasme dans ses lettres à son frère? Il n'y avait là, en tout cas, qu’un malentendu que l'intervention de Joseph aurait pu facilement dissiper. Celui-ci malheureusement s'acquittait fort mal de son rôle de conciliateur. La brouille allait s'aggraver. La patience de Napoléon était à bout. Brusquement il veut savoir à quoi s’en tenir et exige une réponse définitive. « Il serait peut-être bon d'en parler au frère d'Eugénie, écrit-il à Joseph le 5 septembre 1795 ; faismoi savoir le résultat et tout est dit ». (Corresp., t. 1, p. 86.) Et, dès le lendemain, il insiste de nouveau : « Vois à arranger mon

affaire de manière que mon absence n’em-

(1) Mémoires de Joseph, t. 4, p. 139.