Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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mages entre lesquels il semblait que celle-ci n’eût qu'à choisir. Toutefois le cœur de Désirée n'avait pas encore parlé quand, au mois d'août, le général Duphot vint à Gênes prendre le commandement des troupes liguriennes. C'est dans les salons du ministre de France, avec lequel sa mission le mettait en rapports journaliers et qui l'avait accueilli avec beaucoup d’affabilité, que Duphot rencontra pour la première fois Désirée Clary. Il en tomba tout de suite éperdument amoureux. « Il était dans ma destinée d’être recherchée par des héros », dira un jour l'ex-fiancée de Napoléon et de Duphot, devenue la femme de Bernadotte. Elle-même n'avait pas vu sans une surprise charmée qu'elle se rappelait plus tard (1), ce jeune homme de vingt-sept ans dont les « manières distinguées contrastaient avec l'allure débraillée de la plupart de ses compagnons d'armes », et qui, malgré sa réputation de terrible sabreur, savait, hors du

champ de bataille, se montrer causeur aimable

(1) Eine Kônigin, roman historique, traduit du suédois en

allemand, par E. Joxas,