Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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dèrent chaleureusement sa cause. Ils vantèrent ses mérites, se portèrent garants de son avenir. À leurs yeux, c'était là pour Désirée un parti avantageux qu'il ne fallait pas laisser échapper.

Mme Clary, tout en se déclarant fort honorée de cette démarche, différa sa réponse. Non que la question de fortune la fit hésiter. Elle ne s’en était pas préoccupée naguère, quand elle agréait pour gendre l’ainé des Bonaparte et n'avait pas eu, semble-t-il, à s’en repentir. Que le général Duphot ne fût riche que de son épée, lachose, pour elle, était sans importance. Mais pour flattée qu'elle fût de voir sa fille recherchée par un des plus brillants officiers de l’armée d'Italie, certains renseignements touchant la vie privée du prétendant lui donnaient à réfléchir. Le général, affirmait-on, avait, d'une ancienne liaison, un enfant âgé actuellement de deux ans et demi qu'il faisait élever secrètement à Perpignan.

Le fait était exact. Duphot, au temps où il servait à l’armée des Pyrénées-Orientales,

avait eu pour maitresse une dame de Perpi-