Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

120 LE GÉNÉRAL DUPHOT

Joseph Bonaparte, nommé ambassadeur près de Pie VI, venait d'arriver à Rome avec sa femme, et sa belle famille se préparait à l'y rejoindre. Chargé de prévenir le prétendant que, s’il parvenait à se faire attacher à l’ambassade de Joseph, Désirée le reverrait avec plaisir (1), Faypoult rencontrait Duphot à Milan, dans les premiers jours de novembre, et, « après d’étroites embrassades » , lui trans-

mettait son message (2). On juge de la joie de

(1) Désirée Clary, par la comtesse D'Anmairié, p. 90.

(2) « C'est avec empressement, aimable citoyenne, éerit-il à Désirée, le 11 novembre, que je profite d’un moment pour vous donner un compte exact de ma conduite. Bien décidé à remplir la commission dont je m'étais chargé, j'allais écrire à Vérone, lorsque j'ai rencontré à Milan mon cher général en personne, l'aimable sauveur de Gênes. Alors, après d’étroites embrassades, je lui ai dit de vive voix ce que je me proposais de lui écrire. Duphot est dès lors heureux, Duphot est aussi reconnaissant qu'il est sensible. Voilà ce dont je puis répondre à toute la terre. Il part après-demain pour Rome. Là il attendra avec l’impatience que vous pouvez aisément vous figurer l'arrivée d’une famille pour laquelle il a conçu estime, vénération, attachement, etc, Bonaparte ne lui a donné qu’un congé d’un mois. C'est à lui à employer ce court temps, à assurer pour la vie sa félicité, ou, pour mieux dire, ce sera à vous, belle et aimable républicaine, à songer aux récompenses que mérite un des plus braves et des plus généreux et des plus aimables héros de notre armée. » (Désirée Clary, par la comtesse D'ArmaiLté, p. 51.)