Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

128 LE GÉNÉRAL DUPHOT

cette étrange mission quand parut la circulaire de Monge enjoignant aux consuls français de substituer, sur les portes de leur hôtel, à l’écusson fleurdelisé l'emblème de la République. Bien qu'il n'eùt auprès de Pie VI ni lettre de créance ni titre officiel quelconque, Basseville se chargea de cette besogne et, dans la nuit du 1° au 2 janvier, fit enlever secrètement les fleurs de lis des portes du Consulat ct de l'Académie. Toutefois, devant la résistance du cardinal Zélada, secrétaire d’État, il crut devoir, avant de procéder à l’apposition des emblèmes républicains, en référer à son chef. La réponse de celui-ci fut que l’apposition de l'écusson tricolore devait être effectuée dans les vingt-quatre heures. Le pape refusant de se soumettre, on discutait encore quand la plèbe romaine, que Basseville avait vainement tenté d'agiter, trancha brutalement la question. Le dimanche 13 janvier, vers cinq heures du soir, Basseville ayant avec lui sa femme, son enfant et son ami Charles Flotte, major à bord du vaisseau le Lan-

guedoc, sortait en voiture de l’Académie de