Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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LE GÉNÉRAL DUPHOT 129

France, alors logée au palais Mancini, sur le Corso. Tous, y compris le cocher et le valet de pied, portaient à leur chapeaula cocarde tricolore. À leur vue, les cris : « Vive le pape! A bas les cocardes!» retentissent detoutesparts, en même temps qu’une pluie de pierres s’abat sur le carrosse. C'est en vain que Basseville et ses compagnons cherchent un refuge dans la maison du banquier Moutte, leur hôte; le peuple les y poursuit, enfonce les portes, et, malgré la garde pontificale accourue, Basseville est frappé au ventre d'un coup de rasoir dont il meurt quelques heures après. L'émotion en France, à cette nouvelle, fut considérable. Ce fut, durant plusieurs jours, dans les clubs et dans la presse, un véritable débordement d’injures à l'adresse de Pie VI et de « ses sicaires » . La Convention, aux termes d’un décret voté à l'unanimité dans sa séance du 2 février, accorda à la veuve de la victime une pension de 1,500 livres, déclara adopter son enfant au nom du peuple et enjoignit au conseil exécutif « de prendre les mesures les plus promptes pour tirer une vengeance écla-

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