Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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d’éluder la question religieuse, de sorte que Pie VI, résigné d’avance à tous les sacrifices, acquiesça avec reconnaissance à un traité qui le dépouillait de la moitié de ses États mais laissait intacte son autorité spirituelle. « Rassurez-vous, écrivait Bonaparte aux Directeurs qui eussent voulu le voir profiter de cette occasion pour détruire le gouvernement papal et républicaniser l’état romain; Rome, privée de Bologne, de Ferrare, de la Romagne et des trente millions que nouslui ôtons, ne peut plus exister. Cette vieille machine se détraquera toute seule (1).»

Dès lors, des relations courtoises en apparence s’établissent entre la cour romaine et la République française. Lorsque, au mois de tai 1797, Pie VI tombe gravement malade, lorsque, le 17 juin, à peine remis, il est frappé d'une attaque d’apoplexie, les instructions du Directoire sur la conduite à tenir en cas de mort du pape sont des plus modérées. Non qu'il

renonce à la grande pensée de son règne, l’éta-

(1) Correspondance de Napoléon, t. IL, p- 342.