Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

140 LE GÉNÉRAL DUPHOT

Le choix de cette demeure a bien suscité quelque étonnement. Si le palais Corsini est un des plus beaux de Rome, si, avec sa masse imposante, ses immenses salons, ses jardins qui s'étendent jusqu’au sommet du Janicule, il est le type même des anciens palais des princes romains, sa situation sur la rive droite du Tibre, à l'extrémité de la Lungara, n’en est pas moins tout à fait excentrique. Il se trouve là, isolé de toutes les autres ambassades, loin du Corso et des quartiers élégants, en plein Transtévère. « Se loger là, dit M. Frédéric Masson, c'est, à Paris, se loger au faubourg Saint-Jacques » . Étrange résidence pour l’ambassadeur de la grande nation! Était-ce par simple ignorance des usages du pays ou bien volontairement et en parfaite connaissance de cause, que Joseph Bonaparte, après avoir hésité trois semaines sur le choix d’un palais, s'était décidé pour celui-là? La dernière hypothèse est la plus probable. La nature spéciale de sa mission ne devait-elle pas l’inciter à se fixer loin du centre de la ville, dans un quartier

populeux où la surveillance de ses manœuvres