Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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volontiers de l’entreprise qui lui paraissait la plus facile du monde. Il dit en plus d’une occasion que si l’on avait si mal réussi jusqu'alors il ne fallait s’en prendre qu’à la maladresse de ceux qu’on avait employés, et il se vanta qu'il aurait bientôt, lui, une houssine à la main, conduit cette affaire à terme. Ses amis n’en faisaient pas plus de mystère et, dans les cafés, dans les réunions, sur les places publiques, ils annonçaient sans détour un prochain changement de gouvernement.» Au lendemain de son arrivée, les démocrates lui avaient offert à la villa Médicis un « splendide festin» , à l'issue duquel, grisés par les paroles enthousiastes du général autant que par d’abondantes libations, ils se répandirent dans les rues, essayant de provoquer un soulèvement (1). Une patrouille de cavalerie, attirée par le bruit, suffit à les disperser.

Il faut convenir que l’indécision, la faiblesse du nouveau secrétaire d’État, le cardinal Doria Pamphili, servaient singulièrement les

(1) Baznassanr, p. 142. — Mémoires du prince Eugène, t. I, p. 36.