Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait
LE GÉNÉRAL DUPHOT 3
rectification de détail quelque intérêt, c'est que Lyon était alors limité par le Rhône et que la Guillotière n'en faisait pas partie. Comme toute la rive gauche du fleuve, comme les Brotteaux, lesquels n'étaient qu'une vaste plaine sablonneuse, inondée à chaque crue du Rhône et seulement égayée de quelques guinguettes où les canuts descendus de la Croix-Rousse se réunissaient le dimanche, la Guillotière, gros bourg de trois mille âmes, dont les cabarets et les auberges à l'usage des rouliers constituaient le principal trafic, était terre dauphinoise. La limite séparative du Lyonnais et du Dauphiné se trouvait au pilier central du pont de la Guillotière, ce vieux pont, long de plus de cinq cents mètres, qui avait vu passer les Croisades et qui subsistait, tel qu'il était au moyen âge, avec son élégante tour carrée à pont-levis, son corps de garde et sa chapelle (1).
Léonard Duphot n'avait encore que huit ans
(1) Annexée pour la première fois en 1791, aux termes
d'une loi dont l'application fut éphémère, la Guillotière ne fut définitivement réunie à Lyon qu'en 1852.