Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

212 LE GÉNÉRAL DUPHOT

Monts, braquèrent leurs canons sur la ville. Berthier cependant était resté à son quartier général de la villa Melini, sur le Monte Mario. Ses instructions lui prescrivaient de n’entrer en personne à Rome que lorsqu'un mouvement populaire, en acclamant la république, lui en aurait ouvert les portes. Or, depuis huit jours, plusieurs agents du Directoire, les citoyens Communeau et Jorry déjà nommés, le Suisse Haller, commissaire de l’armée et pillard sans vergogne, l’ex-conventionnel Bassal, unis aux révolutionnaires romains, travaillaient en secret à provoquer un soulèvement, mais leurs efforts étaient restés vains. « Un seul patriote, écrit Berthier le 10 février, est venu se présenter à moi et m'a offert de mettre en liberté deux mille galériens. Vous jugez comme j'ai accueilli sa proposition. » Et une fois de plus il demande son rappel. Il a atteint le but. L'armée est sous les murs de Rome qui vient de capituler; le reste, c'est-à-dire la révolution, n'est pas de sa compétence (1).

(1) Lettre de Berthier à Bonaparte, du 10 février 1798. Citée dans les Mémoires d’un homme d'État, t. V, p. 239.