Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 231

songe que Bernadotte ne dut qu’à son titre de mari de Désirée ses honneurs et ses dotations, que c’est par égard pour celle-ci, pour réparer ses torts vis-à-vis de la fiancée jadis abandonnée, que l'Empereur pardonna tout au Gascon qu'il n'aima jamais, son hostilité, sa jalousie, ses défections et jusqu'à la trahison de Leipsick, ne peut-on s'empêcher de se demander quel avenir attendait Duphot, et jusqu'où il eût monté si, victime de son ardeur révolutionnaire, il n’était pas allé chercher la mort en pleine paix dans une échauffourée.

Pourtant ne le plaignons pas, il l’a dit lui-

même :

Dans les chemins guerriers illustrés par les armes Il faut jeter des fleurs et non verser des larmes.

A tout prendre, et pour critiquable qu'apparaisse aujourd'huison rôle politique, n’a-t-il pas eu, ce soldat de laRévolution, cet enthousiaste apôtre de la Liberté, la plus belle fin qu'il pût rêver? Et n'est-ce pas de destinées comme la sienne, brisées en pleine jeunesse, que

s'inspire la belle et consolante pensée de