Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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de ces élans incalculables qui réduisent à néant toute prévision humaine » (1), escaladent en un clin d’œil la terrible redoute.

Duphot fut le premier Français qui pénétra dans ces retranchements fameux. Il allait y trouver l’occasion d’un de ses duels de chef à chef en pleine bataille dont, « très chevaleresque », dit un historien (2), et toujours prêt à payer de sa personne, il « aimait donner le spectacle à ses soldats ». À sa vue, le général commandant la forteresse s’est élancé. Mais « Duphot l'attaque avec la valeur ordinaire aux républicains. Les pistolets tirés sans effet, dit une relation contemporaine, on en vient à l'arme blanche. Des coups terribles se portent de part et d'autre. Enfin le brave Duphot passe son sabre au travers du corps de son redoutable adversaire en lui adressant ces paroles : « La trahison de ton général m'a rendu inflexible » (3). Notre-Dame del Roure

(1) Fenvez, t. Il, p. 203.

(2) Mauvais, Galerie historique de la Révolution, t. IE, p. 392.

(3) Gresser Savr-Sauveur, Fastes du peuple français. Tel est le fait d'armes qu'une légende a, par la suite, com-