Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait
LE GÉNÉRAL DUPHOT 31
tombée en son pouvoir, Duphot, continuant sa marche et forçant successivement tous les retranchements dont les abords de Figuières étaient hérissés, parvint dans l'après-midi au
pied des glacis de la Forteresse San-Fernando.
plètement dénaturé. On en jugera par ce passage de l’article que consacre à notre héros le Dictionnaire de la conversation : « La bataille de Figuières fut signalée par un de ces traits de bravoure qui appartiennent aux temps antiques. Un officier espagnol combattait encore avec le courage du désespoir ; assailli de toutes parts, il allait succomber lorsqu'il aperçut le jeune Duphot. « Général, lui crie-t-il, ne souffrez pas que les « Français souillent leur triomphe. Faites cesser le carnage et « combattons ensemble corps à corps. » Duphot accepte le défi. Au même instant, un autre officier ennemi adresse la même provocation au chef de brigade Lannes. Les quatre braves croisent le fer. Les deux armées s'arrêtent immobiles. C’est un combat à mort que l'on prendrait pour un assaut d’amateurs dans une salle d'escrime. Les deux Espagnols tombent en même temps mortellement blessés. Leurs dernières paroles sont une parole à leurs vainqueurs en faveur des prisonniers. Ils pressent de leurs mains les mains de Duphot etde Lannes qui s’empressent de les rassurer sur l'avenir de leurs compatriotes. [ls tinrent parole... » La bataille de Figuières se serait ainsi terminée par une sorte de réédition du combat des Horaces et des Curiaces. Cette lépende, inspirée par les souvenirs de l'antiquité qui hantaient alors tous les cerveaux, est malheureusement inconeiliable avec les résultats de la journée du 20 novembre, l'une des plus sanglantes, au contraire, des annales révolutionnaires et la première dans laquelle le décret de guerre à mort fut impitoyablement appliqué.