Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 8I

présenta pour son nouveau chef de la mettre à l'épreuve.

La pacification, en effet, n'était qu'apparente. Tandis que Bonaparte, sur la foi des rapports optimistes de Faypoult, écrivait au Directoire : « A Gênes l'esprit public est comme en 1789 en France... S'il y a quelque chose à craindre c’est trop d'enthousiasme. A aucune époque de notre révolution nous n'avons montré autant d’unanimité... (1) », le feu couvait sous la cendre. La noblesse irritée de la privation de ses privilèges séculaires, le clergé qui voyait dans l'esprit révolutionnaire un danger pour la religion et une menace pour ses biens, continuaient à entretenir à Gênes et dans les campagnes une agitation qui, sourde d’abord, s’accrut avec l’arrivée de Daphot. Ce général français, venu officiellement pour commander les troupes de la nouvelle république, n'’était-il pas pour les Génois le symbole vivant de leur définitif asservisse-

ment? Beaucoup le comprirent, même parmi

(1) Correspondance de Napoléon, t. HI, p. 186. 6