Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

80 LE GÉNÉRAL DUPHOT

vernement provisoire, Duphot partait pour Gênes.

L'ordre, si violemment troublé deux mois auparavant, était rétabli ; les esprits semblaient calmés. Duphot en profita pour se mettre tout de suite à la besogne. Ce n'est toutefois qu'avec beaucoup de peine qu'il parvint à organiser trois bataillons d'infanterie et un d’artillerie et à former les noyaux de deux autres bataillons à Chiavari et à Savone. Encore ces divers contingents, recrutés faute de mieux parmi les vagabonds alléchés par une somme de vingt sous par Jour, n'étaient-ils, pour la plupart, ni équipés, ni armés, ni logés. Duphot, se heurtant à l'indifférence du gouvernement provisoire, réclamait en vain des souliers, des fusils, des lits, des casernes. Ses soldats mouraient de faim et couchaient nus sur la terre. Quant à leur instruction, elle était si nulle qu’on n’eût pas trouvé, écrit-il, « un canonnier capable de charger une pièce (1).» Tel était l’état lamentable de la milice génoise quand l’occasion se

(1) Lettre de Duphot à Bonaparte, du 6 septembre 1797. Pièces justificatives, n° 15.