Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE DEUXIÈME, 111

gouvernement monténégrin des espérances qui ne se sont € ; pe x : pas réalisées. L'analyse de ce. charbon faite à Trieste d'abord, puis à Paris, par les soins de M. Eugène Lormel, ne laisse pas supposer que son exploitation puisse donner des résultats avantageux. Les échantillons expérimentés n’ont en effet paru appartenir qu’à une variété de candle-coal n'ayant que fort peu de qualités combus- . tibles.

Les lignes suivantes, écrites par M. Delarue, reproduisent d'une façon pittoresque l’ensemble des phénomènes qui, journellement, s’accomplissent sur le massif tsernogorien : « L'examen des roches, leur nature ealcaire, leur disposition régulière par couches plus ou moins horizontales semblent indiquer une formation par dépôt. Les eaux en quelques endroits, comme à Cettigné, bassin fermé, se sont écoulées par voie souterraine, le sol de sable et de galets offrant toute facilité pour leur passage; ailleurs les lits des eaux creusèrent de profondes vallées toutes ouvertes vers le sud. Dans les étages successifs de rochers qui rétrécissent ces vallées, on peut toujours suivre l'abaissement progressif du niveau des eaux.

« Ces monts calcaires sont balayés par les pluies torrentielles de l'hiver et du printemps; elles roulent en cascades le long des pentes escarpées, ravagent, entraînent tout sur leur passage et mettent ainsi à nu la charpente osseuse du Monténégro, dont elles font un véritable squelette. Une chétive végétation parvient seule à s'accrocher dans les interstices des pierres et à résister à ces dévastations annuelles. Les eaux ne pouvant être arrêtées sur les hauteurs dénudées ni dans le fond des vallées, à cause de l'extrême porosité du terrain, la sécheresse la