Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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plus complète succède aux inondations et dure quelquefois tout l'été. Si les orages de la mer ne venaient parfois verser une eau bienfaisante, le haut pays serait désolé par une famine constante. Les sources dont les réservoirs ne peuvent être remplis à nouveau s'épuisent vite, et les rivières elles-mêmes se dessèchent (à peu près complétement) pendant une grande partie de l'été. »

M. Delarue fait ensuite la description d'un de ces violents orages accompagnés d'éclairs et de coups de tonnerre formidables, comme il en arrive en tout temps au Monténégro, mais principalement l'été et l'hiver, et termine en disant : « Le matin, la plaine de Cettigné avait l'aspect d'un marais: les blés étaient inondés; les puits, presque taris la veille, étaient pleins à déborder; cependant toute cette masse d’eau disparut en un jour. »

La faune et la flore du Monténégro pourraient être le sujet d'études bien intéressantes, déjà commencées du reste par plusieurs savants étrangers qui, venus de Suisse, d'Allemagne et d'Autriche, ont visité successivement ce pays et nous ont dit avoir, dès le début de leurs recherches, rencontré nombre d'espèces précieuses ou même tout à fait nouvelles.

Dans les forêts vivent en grand nombre l'ours, le sangler, le loup, le loup-cervier, le renard, le daim, le cerf et le chevreuil ; le lièvre, la tourterelle et la perdrix sont communs ; les palmipèdes abondent au voisinage du lac de Scutari. Les rochers et les taillis sont infestés de reptiles parmi lesquels la vipère ammodyte est une cause fréquente d'accidents mortels ; les maisons ellesmêmes sont envahies par les jules et les scorpions ; d'un autre côté, le monde fluvial est largement représenté