Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE DEUXIÈME, 113

dans les rivières et dans le lac par les belles espèces que

nous avons signalées plus haut; la vallée des Biélopavit,

très-favorable par sa température à l'éducation du bom-

pyxseli, peut an nuellement donner pour cent mille francs . de soie, de cocons ou de graine de ver-à-soie.

Quant à la flore, elle est assez riche pour permettre la récolte d'un grand nombre de simples plus ou moins précieux et de plantes odoriférantes propres à fournir des huiles essentielles à l’industrie. Mais, jusqu'à ce moment, le pays n’a jamais recueilli de bénéfices sérieux que de la vente du pyrèthre caucasique qui est en abondance dans le pays, et dont on peut annuellement recueillir pour quatre-vingt ou cent mille francs. On fait également le trafic du sumac des corroyeurs (Rhus coriaria) dont la récolte peut atteindre et même dépasser une valeur de trois cent mille francs. Si les filons dont l'existence paraît probable dans la Tsernitsa pouvaient être le sujet d'une exploitation régulière, la principauté y trouverait une compensation aux espérances trop repidement déçues que les gisements de houille avaient fait concevoir; enfin les forêts des Berda, exploitées d'une façon sérieuse et intelligente, feraient entrer dans le pays quelques millions de florins.

Le petit cheval tsernogortse !, aux apparences extérieures duquel il ne faut point s'arrêter, offre d'inappréciables qualités pour le montagnard qu’il porte ou qu'il accompagne dans ses périlleuses ascensions; les voyageurs qui ont escaladé les rochers de la Montagne-Noire,

! C'est de ce précieux animal qu'une noble Anglaise voyageant dans ces pays, et voulant faire acte d'érudition, disait : ils ont une espèce de petit cheval qu'ils appellent Lonj, ou textuellement : ils ont une espèce de petit cheval qu'ils appellent cheval !