Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

LE MONTÉNÉGRO CONTEMPORAIN.

salie; le ban de Bosnie, Tv’riko, s’affranchit a son tour du joug, et l'empire démembré n'a plus dans Ouroch qu'un chef nominal, trop heureux d'aller quêter chez Voukachin, puis chez Lazare un asile qui lui est refusé. Désespéré , il va s'enfuir à Raguse, quand Voukachin, apprenant son dessein, l’entraine à une chasse sur le champ de Kossovo et le tue de sa propre main, le 2 décembre 1367. Ainsi s’éteignit l'illustre famille des Némanjides qui, pendant deux siècles, avait gouverné la Serbie,

LES BALCHIDES.

Sous le règne de Douchan, vivait, en Zéta, un noble Serbe du nom de Balcha ou Baocha, possesseur d’un seul village. À la mort du grand empereur, et quand les vassaux d'Ouroch Mladi commencèrent à se disputer entre eux le pays, Balcha, prenant exemple sur eux, se forma un parti, s’empara de la forteresse de Skadar, et, bientôt, secondé par ses trois fils, soumit à son autorité une partie de la Zéta inférieure jusqu’à Cattaro. À la mort de ce Balcha [+r, ses fils, Strachimir, Djuradj et Balcha, surnommés Balchitchi, du nom de leur père, étendirent les limites de son pelit État, auquel ils adjoignirent tout le reste de la Zéta inférieure, y compris le Monténégro. Les Cattarins, qui avaient accepté la protection des Némanitchi, laissèrent entendre aux Balchides qu’ils ne voulaient à aucun prix de leur juridiction. Ceux-ci ne tardèrent point à trouver l’occasion de s'en venger, car, les Cattarins s'étant unis à Voislav Voinovitch pour faire la guerre aux Ragusains, les Balchides se mirent du côté de ces derniers et pillèrent les environs de Cattaro. De ce moment datèrent l’inimitié de Cattaro contre les Balchides et l'alliance de ceux-ci avec ia république ragusaine.

Cependant, les Turcs, passant d'Asie en Europe, avaient conquis, en 1361, Jédréné, dont Mourat [ fit sa capitale. Voukachin M'rniatchevitch avait tué Ouroch et n'avait pas craint de monter lui-même sur le trône de Serbie (1367), où, pendant quatre années, il exerça une aulorilé fictive sur