Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

20 LE MONTÉNÉGRO CONTEMPORAIN.

Quant à Stéphan, il voulut d'abord résider à Scutari, que le sultan avait mis sous son autorité; mais les Scutarins s y refusèrent, et il fut obligé de se réfugier dans un village d’Albanie appelé Bouchate et duquel il tira le nom de Bouchatlia qui, du reste, n’est point encore éleint. Élisabeth Érizza, regrettant les plaisirs de Venise, ne cessait d'engager son époux à quitter la rude existence de la Montagne Noire. Cédant à ses conseils, il se décida enfin à remettre au Métropolitain de Tsettinjé son pouvoir civil et ses propres armes, et il partit pour Venise (1499) où il fixa définitivement son séjour.

GOUVERNEMENT THÉOCRATIQUE. — LES MÉTROPOLITAINS.

Le métropolitain Vauyla, à qui George Tsernoïévitj venait de remettre le gouvernement de la Montagne Noire, tout en recommandant à ses gens de ne permettre aux Tures aucun empiétement sur leur territoire, les engagea à être prudents dans leurs provocations. De son côté SandjackBeg, pacha de Scutari, voulant obtenir par l'intrigue ce que les armes ne pouvaient que difficilement lui procurer, chercha à mettre dans ses intérêts les renégats qui, depuis les complots de Stéphan Stanicha, étaient rentrés dans leur pays, et à s’en servir comme d'émissaires pour détruire l'union qui existait au Monténégro.

Il ne réussit point dans ses projets, mais ce fut un souci constant pour Vavyla de combattre ces dangereuses influences. -

D'après les documents conservés au monastère de Tsettinjé, la succession des Métropolitains, de Vavyla jusqu'aux Petrovitj, aurait été la suivante : Vavyla (1491); German; Paul; Vassilié; Nikodim ; Romul (vers 1551) ; Paomie Komanin (1568); Véniamin (1582); Roufim Niégosch (1631); Marclarié Cornetchiani (1659); Roufim Bolievitch (1675) ; Vassilié Veliekraiski; Visarion Baïtsa (1689); et Sava Kaloudjiéritchitch des Otchinitchi (1695). |

C’est pendant les deux siècles presque entiers de cette pe-