Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

INTRODUCTION HISTORIQUE. oi

tite théocratie, que les Tures régnèrnt en HULOpEe écrasant sur tous les points la chrétienté aux abois "Jusqu'au moment où , sous les murs de Vienne (1683), leur étoile allait enfin | FR longue période fut remplie par des luttes incessantes, dans lesquelles les Monténégrins, tantôt vainqueurs, tantôt vaineus, virent plusieurs fois les étendards ottomans flotter dans la plaine même de Tsettinjé. Mais le croissant ne pouvait s'implanter sur ces arides rochers, où le sang des martyrs de la liberté ne s'épuisait jamais; et les hordes ottomanes, abandonnant leur conquête d'un jour, regagnaient au plus vite les rives du lac de Skadar et les plaines plantureuses de la Zéta. Le Monténégro nourrissait dans son sein un ennemi plus dangereux que les pachas et leurs cohortes : c'était ce peuple de renégats qui, de plus en plus considérable, tenait en son pouvoir le bazar et la citadelle d'Obod etles rives de la Tsernoïévitja Riéka, et permettait aux vaisseaux tures de remonter incessamment dans l’intérieur même du pays, entretenant avec les musulmans des intelligences dangereuses , el leur rendant à l’oceasion des services qu'à son tour il pouvait toujours en attendre.

C'est sur ces entrefaites que le Vladika Sava Otchinitch étant mort, le peuple réuni en assemblée générale à Tsettinjé, désigna pour lui succéder Daniel Pétrovitj Stchieptchevitcha. Avec ce métropolitain commence une ère toute nouvelle pour le Monténégro.

LES ULADIKAS DE NIEGOCHE DE LA FAMILLE PETROVITI. DANILO.

Le Viadika Danilo qui recueillait la succession de Sava n'était qu'un jeune homme quand, en 1687, le peuple l'investit de la suprême dignité. De bonne heure il avait quitté la maison de ses parents dont la résidence était Niegoche, pour aller au monastère de Tsettinjé d'où malgré lui on le fit sortir, et ce n'est qu'en 1700 qu'il put se ren-