Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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tarimes, infidèles au costume national conservé pourtant dans une grande partie des Bouches, viennent étaler leurs élégantes toilettes. Deux fois par semaine la musique du régiment autrichien y exécute, avec cette imimitable perfection des artistes allemands, les plus beaux morceaux de son répertoire, tandis que les nobles et galants officiers de la garnison, oubliant leur exil de Vienne, donnent, par leur attention pour le beau sexe, un suprême démenti aux mœurs d'un pays où les femmes n’ont pas encore pris en main le sceptre que leur grâce et leur beauté leur donneraient à la fois Le droit de porter. Rentrons en ville pour donner un coup d'œil à la cathédrale, monument intéressant, avec un beau porche, surmonté d’une galerie à ciel ouvert, au fond de laquelle s'épanouit une grande rosace, entre deux tours d’une architecture élégante et délicate. Tout à côté est le palais épiscopal, et directement en face de celui-ci, une église grecque, monument de style roman, autrefois cathé-

drale orthodoxe, alors que Cattaro servait de résidence à un évêque de ce rit. La ville possède aujourd'hui une autre église grecque d'une ornementation très-luxueuse, et plusieurs autres églises et couvents catholiques sans importance.

Un chemin fort bien tracé côtoie la rive nord des Bouches, et va rejoindre à Castel-Nuovo la route construite par Marmont entre cette ville et Raguse. C'est une ressource précieuse pour les voyageurs qui, pendant la mauvaise saison, ne veulent point s’exposer à attendre pendant plusieurs jours à Mégline le moment où le bateau du Lloyd osera se hasarder à doubler la punl@ d'Ostro, souvent fort dangereuse. C’est aussi un moyen de faire un curieux voyage dans l'intérieur du pays:

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