Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

26 LE MONTÉNÉGRO CONTEMPORAIN.

L'année même où les deux grandes puissances concluaient la paix avec la Porte (1739) et restituaient à celle-ci Belgrade, la Serbie et la Valachie, les Monténégrins battirent en effet les troupes d’Oudaverdi Pacha Mahmoud Begovitch qui avait accueilli les Kouchi, et brûlèrent soixante-dix chefs turcs dans une tour.

Sava s'étant rendu à Moscou en 1742, recut de l’impératrice Élisabeth l'accueil le plus gracieux, et celle-ci adressa même aux Tsernogortses un ukase que le vladika fut chargé de leur lire en leur remettant de très-riches présents. En revenant de Russie, Sava passa à Berlin, où le roi Frédéric le Grand lui remit une croix d'or, puis, de retour au Monténégro, il désigna par avance pour lui succéder son cousin issu de germain, Vassili Petrovitj Niegoche, et l’envoya à Ipek, auprès du patriarche serbe Athanase Gavrilovitch, afin qu'il en recçût l'instruction nécessaire à l'exercice de sa future dignité métropolitaine.

Le patriarche le consacra en 1750 comme métropolitain de l'éparchie de Scanderie et des côtes, et exarque du siège patriarcal Slaveno-Serbe d'Ipek; puis Vassili revint dans sa patrie où Sava lui remit tous ses pouvoirs et se “retira luimême dans le monastère de Stanievitch.

VASSILI.

Mais depuis Daxilo des dissensions intestines dé tout genre s'étaient élevées parmi le peuple, dont les Plemena tendaient dé plus en plus à vivre indépendantes les unes des autres ét de l'autorité métropolitaine. Vassili dirigea d’abord tous ses efforts vers le rétablissement de la justice, puis il préscrivit l'obéissance la plus entière aux ordres du régent civil Stanislas Radonitj, auquel succéda bientôt Vouko Voukotitj de Tchevo.

En 1752, Vassili se rendit à son tour en Russie, où l’impératrice l’accueillit tout aussi bien que son prédécesseur et le combla de présents de tout genre. De retour à Tsettinjé en 1755, il trouva non-seulement le pays en pleine discorde,