Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

de

INTRODUCTION HISTORIQUE. 27

le Monténégro prêt à être livré au sultan par des traitres qui s'étaient rendus à Constantinople pour proposer à Osman II un aussi horrible marché. Déjouant ces projets et rétablissant la concorde parmi les siens, Vassili se fit du sultan un ennemi encore plus acharné, et celui-ci ne tarda 3 lui intimer l'ordre de payer l'impôt à la Sublime

mais

point Porte.

Sur le refus ironique du vladika, Osman III donna l’ordre au vizir de Bosnie d'attaquer le Monténégro. Celui-ci envoya alors son tchaïa à la tête de 40,000 hommes, qui rencontrèrent les Monténégrins sur les confins d’Onogosk.

Après quinze jours de combats incessants, les troupes du vladika, manquant de munitions, durent se replier, et l'en nemi, pillant et brülant tout sur son passage, vint camper à Tchevo. À ce moment un secours inespéré fut offert aux Tsernogortses par un Serbe cattarin qui leur envoya quelques milliers de cartouches. Fondant alors sur le camp ottoman, ils mirent en déroute les Turcs qui s’enfuirent en abandonnant tout leur matériel de guerre et même leurs munitions. Aussi, jusqu'à la fin du règne de Vassili aucun pacha ne se hasarda à franchir la frontière de la Montagne Noire.

Vassili, toujours soucieux des intérêts de son pays, fit encore deux voyages en Russie, en 1758 et 1765, recevant encore d'Élisabeth et de Catherine de nouvelles marques de sympathie. C'est dans le cours de ce second voyage qu'il mourut à Pétersbourg le 10 mars 1766, âgé de cinquantesix ans, entre les bras de son petit-neveu , Pierre Petrovitj

Niegoche. DEUXIÈME RÉGENCE DE SAVA.

Par la mort de Vassili, le pouvoir revint au faible vladika Sava qui, retiré depuis vingt années dans son monastère, avait dit adieu à foute espèce de gouvernement. Son nouvel avénement fut marqué par deux incidents, à savoir : la délégation qui lui fut faite, par Vassili, patriarche d'Ipek, de