Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE DOUZIÈME. 365

Tsernagore un adolescent ne sachant point lire et écrire, et la Montagne-Noire pourra, non sans raison , jeter un coup d'œil de mépris sur certains grands États vantés pour leur science, leur littérature et leur industrie, où le tiers des contingents militaires ignore jusqu'aux premières notions de la lecture et de l'écriture.

Nous devons dire quelques mots d’une institution aussi récente que la bogoslavia, et appelée peut-être à exercer dans l'avenir un changement complet dans la position sociale des femmes de la principauté : nous voulons parler de l'Institut des filles ', dirigé, depuis le commencement de l'année 1870, par mademoiselle N. Patzevitj, et placé sous le haut patronage de S. M. l'impératrice de Russie, ainsi que sous la surveillance de la princesse Miléna. C'est encore au voyage du prince Nicolas à SaintPétersbourg que remonte cette création si utile, que l'impératrice Maria Alexandrowna confia au zèle de la personne si distinguée qui, à ce moment encore, est à la tête du Jenski Tsernogorski Institute.

L'Institut a pour but de donner aux filles des meilleures familles du pays l'instruction dont elles étaient absolument privées jusqu'alors , et de les initier, par une éducation plus pratique encore que brillante, au rôle, si modeste qu'il soit, qu'elles peuvent être appelées à remplir enfin dans cette petite société en voie de formation. Grâce aux soins dont elles sont l'objet, toutes ces jeunes filles, hier encore presque demi-sauvages, ont perdu les aspérités de leur nature inculte, et reportent sur leurs maîtresses les trésors d'affection qu'elles ne trouvaient point à dépenser, même dans leurs familles: aussi ces

! Jenski Tsernogorski Institute, ou Vichajenska Schkola.