Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE TREIZIÈME. 375

réduit au Monténégro à la dernière simplicité. Ainsi que cela avait eu lieu de tout temps, le mardi et le vendredi de chaque semaine, un piéton partait pour Cattaro, emportant sur son dos, dans une boîte en fer-blanc, toute la correspondance de la principauté, et revenait le lendemain chargé des lettres et des journaux arrivés par le paquebot du Lloyd. Aucune taxe n’était perçue par le gouvernement, à la discrétion duquel se trouvaient com-

létement les dépêches dont on prenait aussi peu de soin que possible. Le service postal s’arrêtant à Tsettinjé, les lettres adressées à l’intérieur étaient déposées sur le comptoir d’un marchand, où elles attendaient quelquefois pendant des mois entiers une occasion favorable pour arriver à leur destination. Un projet d'organisation de la poste avait été éonçu dès 1869 ; mais ce n’est que vers la fn de l’année suivante qu'une convention internationale rédigée à Zara, d'une part par le directeur des postes de Dalmatie, et d'autre part par lovan Sundecic, plénipotentiaire pour le Monténégro, fut soumise à l'examen et à la ratification des chambres austro-hongroises. Par cette convention la taxe des lettres échangées entre l'Autriche-Hongrie et le Monténégro, a été abaissée au prix minime de cinq kreutzers (douze centimes). C’est seulement dans le courant de l’année dernière (1874), que le service à été mis en activité : les timbres monténégrins sont à l'effigie du prince Nicolas. Depuis l'année 1871, M. P. Subotich, de Cattaro, employé des postes autrichiennes, avait été mis à la disposition du prince pour organiser le service et instruire quelques employés, et c’est lui qui a présidé à l'inauguration de la poste monténégrine dont il conserve encore la direction.