Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

376 LE MONTÉNÉGRO CONTEMPORAIN.

Ce que nous venons de dire concernant les nouvelles relations postales du Monténégro avec l'Autriche, nous remet en mémoire les services que les Monténégrins rendirent longtemps à Venise en qualité d’estafettes, alors qu'ils se chargeaient du transport des dépêches de la Sérénissime République, de Cattaro jusqu'à Constantinople, Mariano Bolizza énumérant, au début de son mémoire, les questions qu'il devra traiter dans sa description du Sandjak de Scutari, indique spécialement celle du service des postes confié aux Monténégrins (gl° ordinari porla-lellere, che sono uomini del Montenegro), service dont il appréciera plus tard l'importance, les moyens et l'économie.

C'était, aux premières années du dix-septième siècle, une affaire importante autant que difficile que celle du transport des correspondances entre des points aussi éloignés que Venise et Constantinople; et cette république de marchands dont les vaisseaux sillonnaient l'Adriatique et hantaient les échelles du Levant, avait un intérêt capital à l'envoi rapide comme au prompt retour des dépêches, d’où dépendait, comme aujourd'hui entre les divers continents, la réussite ou la perte des plus grandes entreprises commerciales. Aussi deux fois par mois, partaient de Cattaro deux ou trois et quelquefois jusqu’à quatre ou cinq messagers (e ve sara tal volta che

1 Dove si vede di piu il viaggio che fanno li porta-lettere con li dispaci) publici per Costantinopoli per la strada vecchia et per la nova ancora. Si ragiona quali siano queste strade. Quanta diferenza vi sia di giornala dell una all’ altra, cosi d'inverno come d'estate.

Si considera di quanto interesse sia al publico che li dispacij vadino piu per l'una che per l’altra strada. .

Veggonsi finitalmente gli nomi de luochi e delle posaie che fanno li medemi porta-lettere, cada un giorno de loro camino de Cattaro fn0 8 Costantinopoli. (Mariano Boz1zz, oc. cit.)