Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE TREIZIÈME. . 371

vadino tre, quattro el cinque) chargés de lettres pour la Turquie. Voici du reste comment était organisé le service : À Cattaro même se trouvait un individu chargé officiellement de tenir le rôle des Monténégrins engagés comme estafettes. Dès que les frégates de Venise arrivaient avec les dépêches, un messager payé à raison de douze ducats par année, devait prendre les papiers, les porter immédiatement au Monténégro et les consigner aux estafettes. Celles-ci partant de suite pour Podgoritsa se rendaient chez le comte Lasso de Slatizza, qui accompagnait les porteurs à Grude chez le comte Hassan Hergélovitch, lequel était chargé de les protéger à travers les Koutchi jusqu'à Clémenti et de les consigner au comte Prentas. Ce dernier enfin les accompagnait jusqu’à Plava où ils étaient en lieu sûr. Deux voies s'offraient aux messagers monténégrins : 1° la vieille route, traversant la Montagne-Noire, qui leur permettait d'atteindre immédiatement Podgoritsa, pour se rendre de là à Pristina, Cerniza, Philipopoli, Andrinople et Constantinople; . 9 la nouvelle route, ou route de l'Herzégovine, forcant à un long détour par Pliesiuzi, Dobranci, Brodarevo et Novi-Bazar, avant d'atteindre Pristina, pour continuer ensuite comme il a éfé dit plus haut.

Comme les estafettes pouvaient se rendre en cinq jours à Cerniza en traversant le Monténégro, et qu'il leur en fallait au contraire neuf par la route d'Herzégovine, celle-ci amenait un retard de quatre jours qui, doublé par le retour, portait à quarante-quatre journées le voyage d'aller et retour d'un messager chargé d’une mission à Constantinople. Par la voie du Monténégro le même voyage n'exigeait au contraire que trente-six journées d'absence.