Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE TREIZIÈME. 385

breux jalonnements qu'il avait fait exécuter, fut soumis aux envoyés autrichiens chargés d'étudier la question au point de vue des intérêts de l'empire et approuvé par eux; et c'est en s’y conformant que les travaux ont été entrepris à la fin de l'année 1873, sur trois points à la fois, pour être malheureusement suspendus depuis, sans raison sérieuse, ou plutôt sous Le prétexte supposé que le gouvernement autrichien mettait à leur continuation des obstacles, auxquels du reste il n'a jamais songé, sa coopération à l’œuvre commune des deux pays étant depuis longtemps assurée à la fois moralement et matériellement. Les voyageurs au Monténégro n'ont donc pas encore cessé de jouir des péripéties de la route entre Cattaro et Tsettinjé; peut-être même que la route carrossable, promise depuis des années, de longtemps ne viendra pas, par son tracé uniforme, refroidir l’'admiration des amanfs d’une sauvage nature.

Comme corollaire de l'exposé que nous avons fait du gouvernement, des institutions et des diverses administrations du pays, nous devons indiquer les sources où s'alimente la caisse publique et les charges auxquelles elle est obligée de faire face; sujet qui, du reste, n'exigera pas de grands développements, car le budget monténégrin ne serait guère qu'une goutte d’eau dans cet océan de millions qui représente aujourd'hui les receltes et les dépenses des grands États européens.

L'assiette de l'impôt étant réglée comme nous l'avons vu (chap. un), le gouvernement peut compter sur un rendement annuel approximatif de trois cent cinquante mille francs, auxquels on doit ajouter l'intérêt des sommes déposées jadis par le vladika Pierre I ! à la banque de

! Elles se montaient à 500,000 francs environ.

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