Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures
CHAPITRE DIX-SEPTIÈME. ATS
frappé un Monténégrin, et qu'un autre projectile eût tué un bœuf. De son côté, Macho Verbitsa, qui commandait le cordon militaire monténégrin, avait déclaré que si un seul de ses hommes était blessé, sa responsabilité se trouverait complétement dégagée et qu’il ne répondait plus de ses hommes. En face de ces difficultés, le général Wagner cessa de marcher de Staniévitché sur Poboré, malgré le besoin qu’il en avait.
Au commencement de novembre, les insurgés occupaient toutes les crêtes des montagnes qui dominent le port de Budua; mais, abrités partout, leur présence ne se révélait que par les coups de fusil qu'ils ne manquaient janais de tirer quand un but s'offrait à eux aux environs de la place. Leur quartier général, si l'on peut employer ce nom, était auprès de Maïné, dans une plaine où ils avaient élevé quelques fortifications et d'où ils commandaient les chemins conduisant à un grand nombre de communes. D'énormes parapets en pierre les garantissaient des atteintes du canon de Budua et de celui des vaisseaux. Ces préparatifs étaient faits dans le but d’un assaut projeté sur la forteresse de Kosmatch, bâtie sur des rochers élevés de mille mètres, et commandant la grande plaine dans laquelle sont dispersées les maisons de la commune de Braïtché.
Le 21 octobre au matin, le lieutenant Masarek, ayant quitté la forteresse avec deux soldats pour se rendre au fortin de Spiridion, fut fait prisonnier par les insurgés ; dans l'après-midi, un autre officier qui voulait aller à sa recherche, tombait mortellement frappé à la porte même du fort, tandis que des Boccésiens s’élançaient vers le pont-levis, que l'on avait à peine le temps de relever. L'ennemi, déjoué dans sa tentative, commença