Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures
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de tirer dans les meurtrières des remparts, avec une telle précision, que les soldats ne pouvaient plus les occuper.
Le 22 au matin, des insurgés se présentèrent devant le fort de Kosmatch, conduisant au milieu d'eux le licutenant Masarek, et invitant la garnison à se rendre aux mêmes conditions que celle de Staniévitj. Au lieu de répondre à ces propositions, le sergent-major Beyer, devenu commardant du fort, fit tirer sur ces singuliers parlementaires, qui se retirèrent dans les montagnes avec leur prisonnier. Alors Beyer fit canonner sans utilité le village de Braïtché, qui bientôt ne fut plus qu'un monceau de ruines, du milieu desquelles s’élevaient de nombreux incendies. Le général Auersperg, qui avait quitté Cattaro le 22 au soir, sur un navire qui transportait en même temps la cour martiale, la potence et l'exécuteur, en arrivant le lendemain matin devant Budua, fut tout d'abord frappé par le spectacle affreux qu'offraient Braïtch et Maïné, où plus de quatre cents maisons brûlaient à la fois.
Le conseil de guerre, siégeant à Budua, condamna le 25 octobre à la pendaison un insurgé qui avait pris part à l'attaque du fort de Staniévitj, et retourna ensuite à Cattaro où il avait à juger le pope Jovo Tamovitj. Celui-ci n’évita la mort qu'à la faveur d'un ordre venu de Vienne, ct prescrivant de sursir à toute nouvelle exécution.
H fallait pourtant songer à reprendre aux insurgés la forteresse de Staniévili, sur laquelle s'était avancée la brigade Fischer, renforcée des troupes de Budua qui, le 23 octobre, avaient été envoyées à Poboré. Tandis qu'une partie des chasseurs occupait le sommet du Spaz