Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE PREMIER. 81

qulier de l'Herzégovine; au sud-est, une portion del’AIpanie d'une configuration analogue. Ces deux grands hiatus dans la frontière, commandés par les forteresses de Nicksitch et de Spuz, constituent le côté vraiment faible de la défense du pays ; aussi jamais la Turquie n'eût consenti à les régulariser. Bien plus, une clause du traité de paix de 1862 admettait en principe la création d’une route stratégique reliant Spuz à Nicksitch, à travers le grand col qui unit les deux portions du territoire monténégrin, et la construction d'un certain nombre de blockhaus sur le même parcours:

L'exécution de cette clause imposée par le vainqueur eût scindé le Monténégro en deux tronçons faciles à isoler dès le début d’une guerre, et neutralisé à moitié la défense du pays. Mais sur ce point comme sur plusieurs autres, la convention stipulée par Omer-Pacha est heureusement restée à l’état de lettre morte.

Des deux grandes divisions du Monténégro dont nous venons de parler, et qui chacune ont leur grand axe dirigé du nord-est au sud-ouest, celle qui touche presque à lAdriatique comprend l'ancien territoire de la principauté, le Monténégro proprement dit ou Tsernagore (C'rnagora : Montagne Noire) ; l'autre plus intérieure, constitue le pays des Berda (B'rdo : Montagne).

Avant d'exposer en détail, d’après le tracé de la commission internationale, les limites actuelles de ces deux régions, il ne sera peut-être pas hors de propos de chercher à élucider la question très-controversée de l'origme même du nom sous lequel le Monténégro est depuis plusieurs siècles connu.

La plupart des auteurs, ne faisant sans doute que se répéter tour à tour, et reproduisant innocemment la

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