Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

00 LE MONTÉNÉGRO CONTEMPORAIN.

cinq lieues; du mont Kom au mont Dormitor, elle est de soixante-quinze kilomètres ; enfin de la forteresse de Spuz à celle de Nicksitch, en franchissant la plaine des Biélopavitj et le col montagneux qui joint la Tsernagore aux Berda, la distance est de trente-trois kilomètres. Notons néanmoins que chacune de ces distances se trouve au moins doublée par le fait des accidents de terrain qui s'offrent à chaque pas, par les ascensions incessantes et les détours sans nombre dont l’agile Monténégrin peut seul se dispenser dans ses courses vertigineuses à travers les précipices.

Bien que, grâce à un nombre considérable d’'angles rentrants, la ligne frontière du Monténégro offre un développement de quatre cent vingt kilomètres, pourtant la superficie totale de la principauté atteint à peine deux mille neuf cent kilomètres carrés. Quant à la population éparse sur ce territoire, elle a été bien diversement appréciée par les auteurs qui se sont occupés de ce pays. Au D nement du dix-septième siècle, Bolizza lui d € quatre-vingt-dix villages, trois mille cinq cent vingt-quatre maisons ou familles et huit mille vingt-sept combattants. Au moment où les montagnards luttent, de concert avec les Russes, contre les Français maîtres de la Dalmatie, la population est de cinquantecinq mille âmes ; elle s'élève en 1825 à soixante-quinze mille, et si nous arrivons à 1835, nous voyons le calendrier officiel de Tsettinjé ! la porter à cent mille âmes. Trente ans plus tard, l'Orlitch (l'aiglon), almanach de Tsettinjé, donne comme résultat du recensement de la

# population monténégrine, le chiffre de cent quatre-vingt-

1 Grlitza (la tourterelle).

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