Le pacte de famine, histoire, légende : histoire du blé en France

PIÈCES JUSTIFICATIVES. — DEUXIÈME PARTIE O6

Les nottes sur ce prisonnier portent qu'il est du pais de Gulles ; il paraît cependant que c'est en France qu'il a passé sa vie.

20 Je vous prierai de prendre les mêmes informations sur M. le baron de Venna. Mes nottes portent que c’est un homme de condition ; et je n'y vois point à qui il appartient, ni de quelle province il est ; je voudrais le savoir, et savoir aussi de lui quel était le colonel du régiment de Normandie lorsqu'il a été arrêté.

30 Il n'y a rien à faire quant à présent pourle P. Reboul, puisqu'il ne veut rien, et dit qu'il n’a besoin de rien. D'ailleurs, je suis assezau fait de ce qui le regarde ; s’il changeait d'avis, ce que je ne crois pas, et qu'il voulût demander quelque adoucissement, ou faire quelqu'autre demande, je vous prierais de me la faire passer.

4o Je m'informerai aussi de Prévôt, et j'attends pour cela le retour de quelqu'un qui n'est pas à Paris.

La tête de ce prisonnier n’est pas bien saine ; je ne sais cependant s'il est tout à fait ce qu'on appelle fol, s’il est d'un degré de folie pour lequel on l'eüt enfermé, s’il ne s'était pas porté à dire du mal du ministère.

On craint chés vous les efforts continuels qu'il fait pour se sauver ; à cet égard, on ne saurait trop prendre de précautions.

On craint aussi qu'il n'écrive sur le gouvernement, et qu'il ne jette par les fenêtres des écrits qui seraient ramassés. Cette prétendue crainte n’est pas suffisante pour priver un homme, assés malheureux pour être enfermé depuis plusieurs années, de la faible consolation d'écrire toutes les folies qui lui passent par la tête.

Je ne crois pas qu'il soit impossible de l'empêcher de jeter ses ouvrages par la fenêtre. Il serait encore plus aisé de charger quelqu'un de les ramasser et de vous les rapporter, et c'est une petite précaution qu'il faudra prendre pour tous les prisonniers quand tous auront la liberté d'écrire. Rien n’est plus aisé puisque très peu de prisonniers peuvent aller au pied du Donjon ; et la crainte de ces misérables écritures ne vaut pas en vérité la peine de réduire des malheureux, par leur désœuvrement forcé, au désespoir et à la démence.

Nous parlâmes de lui donner des feuilles de papier à compte, en sorte qu'il pût vous répondre de ce qu'il a écrit. Voyés si vous voudrés prendre cette précaution avec Prévôt, puisqu'on le regarde comme écrivain si dangereux ; mais s'il manque à son engagement et qu'il se trouve quelques feuilles de manque, que lui ferés-vous ? Je ne crois pas qu'il fallàt pour cela lui refuser à l'avenir l'écriture : il est inutile de lui présenter une règle qu'on ne lui fera pas exécuter.

50, Go et To Danry, Thorin et Maréchal sont tout à fait fols, suivant les nottes qu'on m'a données, et les deux premiers en ont donné des marques indubitables en ma présence. Je ne me suis pas du tout apperçu de la folie de Maréchal et je ne le sais fol que par mes nottes; je vous prie de le faire vérifier, surtout pas les gens qui visitent les prisonniers.

J'ai su de Thorin quels sont ses papiers. Maréchal n’en a point iey, puisqu'il est étranger et, vraisemblablement, son sort est tout à fait ignoré de ceux à qui il appartient.

Quant à Danry, je vous prie de lui faire aussi demander, par vos porte clefs