Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

xvij foule de petits tableaux charmans, représentant les amours et les graces, des pastels délicieux, des dessus de porte presques divins ; mais où sont les tableaux d'histoire, majestueux et vraiment larges , dont ce règne pourra S’honorer ? Il y a autant de différence entre les tableaux de ce règne et ceux des républiques anciennes, qu'il y en aurait en autrefois entre le boudoir de madame de Pompadour et le temple de Diane à Ephèse. Dira-t-on que les monarchies lPemportent sur les républiques dans tout ce qui regarde la culture et le progrès des beauxarts ?

Tant de preuves viennent à l’appui de l'opinion contraire , qu’il n’y a que le choix qui m’embarrasse ; en effet, je viens de vous tracer une esquisse légère des siècles tant vanités de François 1®., de Louis XIV, de Léon X , d’Auguste et même de Louis XV : vous y avez vu que ces prétendus restaurateurs des lettres n’en ont été que les destructeurs , ou que , semblables du moins à la mouche du coche, si le char des talens est monté au sommet du parnasse , ils n’ont pas même eu la gloire de lui donner un coup de main, Je vous ai peint le salpêtre du génie, que les tyrans enfermaient entre des rochers, éclatant au milieu d'eux malgré les obstacles, et les brisant avec fracas. Je vous ai peint le génie planant sur la tête des monarques Français, malsré les monarques eux-mêmes , et malgré leurs satellites ; ce qui prouve que la France est en quelque sorte la terre natale du génie; et je wai pas fait une assertion que je ne l’aie prouvée par des faits. Que diriez-vous maintenant, si je Vous prouvais, par des faits non moins évidens , que les beaux-arts n’ont fleuri véritablement et w’ont brillé d’un éclat original et créateur que dans Athènes

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