Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

DIVERSES. 155

A Neptune arracher la foudre de Bellone :

À Neptune enchaîné qui s’indigne et s’étonne.…

Vois le bronze enflammé sur ces fleuves roulant, Lancer une mort prompte au Batave tremblant.

Vois du prince qui fuit tout le riche cortège.

Vois sur-tout ces coursiers (1) qu’un ciel juste protège; Coursiers navigateurs s'emparer des vaisseaux, Qu’emprisonne l’hiver dans le cristal des eaux,

Et par-tout leur victoire assurer leur passage.

Un critique fameux qu’on a surnommé sage, Et qui porta les fers d’un roi surnommé grand, Dans l’épître à ce roi, que j'appelle tyran, Peint la difficulté qu’éprouva son génie A cadencer des noms dénués d'harmonie,

À leur prêter le charme exigé d’Apollon, À les faire adopter par le sacré vallon. …

Eh bien ! que Despréaux aime son esclavage; Tyrans des nations et tyrans du langage, Courbez vos fronts ensemble et tombez à genoux

Devant la Liberté qui vient régner sur vous.

(1) C’est la cavalerie qui , la première , a tenté le passage du Waal, et qui y a réussi. Une partie de l’armée ennemie, qui se replioit et vouloit traverser le fleuve un peu plus bas, y 2 trouvé une glace moins forte qui a manqué sous elle et l’a fait périr: ce fait n’a été rapporté par des témoins oculaires. Ne rappelle-t-il pas le miracle de la mer Rouge ? Que de miracles semblables sont arrivés depuis la révolution !