Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

156 POÉËÉSIÉS

De cette Liberté je fus toujours l’apôtre;

Son joug est plus aimable et plus doux que le vôtre. Et dussé-je offenser les pédans et les rois,

Je ne veux dans mes vers obéir qu’à ses lois.

Pour les républicains, oui, qu'un laurier s’apprète : Ils ont de la Hollande achevé la conquête ; Louis la commença, mais ils l’ont surpassé: Quel triomphe par eux n'est-il pas effacé ! C’est par eux qu’en tout temps les prodiges s’opèrent, Et le peuple exécute où les rois délibèrent.

Ils ont beau jusqu'aux cieux élever (1) Luxembourg, Ces poètes menteurs que vit naître la cour; Mieux que les généraux qui rampoient à Versailles, Un vrai républicain sait gagner des batailles.

Honneur, sur-tout honneur à ces braves guerriers , Qui par- tout dansla Gueldre ont cueilli des lauriers, Et dont par-tout Minerve a couronné le zèle. Heusden est vainement à la rime rebelle;

(1) Les généraux républicains ont évité la faute commise dans la conquête de la Hollande sousle règne de Louis XIV; ils ont toujours marché en avant, en masse , et sans s’amuser à mettre des garnisons dans toutes les places soumises successivement. Le 27 novembre , les Français étoient déjà dans Bommel, et une heure après ils se sont montrés sur l’autre rive du Waal. On a longtemps attribué à Pichegru l’honneur de cette conquête; c’est malgré lui que nos soldats ont triomphé. Portiés de l'Oise, est un bon républicain , il est digne de foi; qu’on le consulte, il étoit témoin et acteur, il dira la vérité.