Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

176 POÉSIES

Les citoyens bientôt ,non comme au temps jadis ; Pour être confessés , aspergés ou bénis,

Dans un temple fameux à l’envi se rassemblent , Les prêtres y mentoient, et les prêtres y tremblent, N’osant plus y répandre un dangereux poison.

Ce temple est maintenant celui de la raison.

Des droits sacrés de l'homme on y fait la lecture; Ce ne sont plus les traits de la légende impure, Du sommeil par degrés répandant les pavots

Sur un cercle pieux d’imbéciles dévots,

C’est un être suprême, un dieu qu’on yrévère, Un dieu, l’ami du peuple, et qui lui sert de père; De sages députés, ennemis du démon,

Y remplacent Marca, Perefixe, Beaumont (1), Tous béats d'autrefois bons à faire leurs pâques.

Ce Beaumont qui jadis voulut damner Jean-Jacques, N’y viendra plus, sur-tout par de longs mandemeus, De la philosophie insulter les amans;

Iln°y commande plus à ces esprits malades,

Que Pombre de Pâris vit faire des gambades

Sur le tombeau sacré qu'élevèrent leurs mains, Tombeau qui fut long-temps la honte des humains. Nos braves sénateurs, en place des mystères

Que prêchoit le Neuville et qu’il ne croyoit guères, Peignent de la vertu les charmes séduisans,

Ils ne damnent personne excepté les tyrans.

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{1) Tous trois Archevèques de Paris, et tous trois enterrés dans l’église de la ci-devant Notre-Dame.