Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

D: EVE FRPSLETS, 169 Votre enfant naîtra libre, et la plante chérie, Que cultivent vos mains, croîtra pour la patrie. Le nabot (1) meurtrier, pire que le trépas, Et qui de vos époux enchaïnoït tous les pas, Ne les soumettra plus à d’affreuses tortures. N’avez- vous pas souffert d’assez longues injures, Vous qu’un gérent forçoit à fléchir les genoux? Cet organe enchanteur si flexible , si doux, Par qui l’homme en naissant déroule sa pensée... Votre langue, en un mot, car ma muse est pressée De voir à ce nom seul s’enflammer vos esprits, Vous Parrachiez, dit-on, à vos palais surpris : Vous la conserverez; votre pensée ardente Ne la trouvera plus sur vos lèvres absente, Vous la conserverez pour maudire les rois, Vous la conserverez pour proclamer vos droits. Et toi qui, dans Paris, électrisant les ames, De la démocratie y fais naître les flammes, Que ne vit point le ciel d’un œil indifférent, Renverser les autels du monarque tyran, Sage Convention , des peuples sois l’école, Et nous , amis, chantons un sénat/publicole.

T1 se tait : ce discours ferme autant que hardi 4 Par l’assemblée auguste est soudain applaudi, Et dans lame du peuple il fait naître une joie Qui s’exhale en bravos, et par-tout se déploie.

(1) Le nabot est une espèce de boule meurtrière que l’on attache sous le pied de l’esclave, avec un anneau de fer, et qui le blesse gravement à chaque pas qu’il veut faire.