Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

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Et Melpomène encore y fait verser des larmes. Que dis-je ? Elle s’y montre avec de nouveaux charmes Les Gracchus de Chénier (1) ont illustré le nom, Et Légouvé finit le portrait de Néron,

Portrait qui, réchauffant l'amour de la patrie, Dans toute sa laideur offre la tyrannie.

Par mille visions le roi Georges conduit,

Va coucher au Betlam que lui-même a construit, Et la papesse Jeanne accouche en plein théâtre ; Le Vaudeville même avec un air folâtre

Des peuples opprimés chante gaiement les droits, Et fait rire aux dépens des prêtres et des rois, Tyrans qui comprimaient sa douce fantaisie.

Amante des beaux vers, sœur de la poésie La musique à son tour, par ses mâles accens , Est-elle parvenue à réveiller vos sens ? Vous ne répondez pas, un orgueilleux sourire Sur vos lèvres errant, dit plus qu’il n’en veut dire. Eh ! bien ouvrez l'oreille aux modernes concerts Dont les républicains font retentir les airs. Quel pouvoir n'ont-ils pas sur mon âme enchantée ? L'hymne des Marseillais vaut tous ceux de Tirtée Et des sons de Gossec quand il est revêtu , Quel tyran sous ses traits n'est-il pas abattu ? Orphée ainsi jadis subjugua le Cocite.,

NE n LA C'est l’histoire sur-tout , c'est l'art du grand Tacite :

Qui changeant de couleurs va changer de pinceaux ?

Tout un peuple debout !.... Quel champ pour ses tableaux ?

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(:) Ce vers e\ les nefs suivans font allusion à plusieurs pièces de théâtre vraiment démocratiques , qui ont été représentées sur différens théâtre de Paris. Le Betlam est à Londres ce qu’on appelle à Paris les Petites-Maisons. F