Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

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Du vaisseau de l'Etat empêchant le nauffrage , Savaient-ils conjurer ou prévoir un orage ? Savaient-ils étouffer l’hydre des factions ? Décerner un salaire aux grandes actions ?

Mettre à l’ordre du jour les mœurs et la justice ? Du perfide étranger confondre la malice ? Régnaient-ils par la loi? Ce n’est que d'aujourd'hui Que l’art de l’orateur aux vertus sert d'appui ; Qu'il règle des Françaïs les hautes destinées ,

Et qu’il jete aleurs pieds les têtes conronnées.

Vous disiés tout-à-l’'heure, en dépit du bon sens, Ta révolution a tué les talens ; Elle à tué les sots, mais non pas le génie ; Lignorance est passée avec la tyrannie , Ft de la liberté le flambeau radieux ; iVa sans les éblouir éclairer tous les yeux.

Oseront-ils encor , les modernes vandales ss Des temples ruinés étaler les scandales ? Grégoire les attend : au sein de ‘la terreur : Grégoire a noblement repoussé leur fureur. Qu'ils tremblent ! imitant le Dieu de la lumière , 11 garde à ces Pitons une flèche dernière. Qu'ils tremblent ! Desaudrai (1) du Lycée amoureux Æst prêt à seconder ses efforts généreux ,

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(1) Desaudrai et Grégoire sont les deux hommes qui, sous le règne dela terreur, ont montré, ce me semble, le plus de courage en faveur des sciences et des arts. Grégoire a tonné contre le vandalisme au milieu des Vendales; et Desaudrai, malgré les fureurs révolutionnaires, a tenu constamment et sans interruption les séances du Lycée des Arts, Au moment où j'écris, il est arrivé à la quarante-unième, Quel prodige ! grace aux soins > au zèle et à la prudence du pilote ; le vaissean d’Apollon ma point fait naufrage, quoiqu'il ait souffert tous les orages et vogué à travers tous les écueils,