Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

(rx) Entendez-les tonner du haut de la Tribune, S'y presser à Ja voix de la mère commune, Et pour la soutenir, variant leurs couleurs, Y prodiguer ensemble et la foudre et les fleurs ; Vingt siècles ont produit deux orateurs célèbres , Que de noms tout-à-coup sont sortis des ténèbres ; Quand le Sénat français , trois fois renouvellé , Par les ordres du peuple à Paris assemblé A fait voir, déployant sa grandeur infinie , Le génie étonné de l'aspect du génie. Des traîtres , je l'avoue , amis secrets des rois Ont long temps retardé le triomphe des lois : Ils ont mis à leur place une terreur funeste ;! Mais le peuple est sauvé , la justice lui reste ; La justice à la fin succède à la terreur, Le soleil des beaux-arts à la nuit de l'erreur ; Et je vois revenir dans la nouvelle Athènes La muse qui jadis inspira Démosthènes.

Et comment l’éloquence , arrachée au tombeau, Verrait-elle aujourd'hui s'éteindre son flambeau ? Un peuple est-il muet ou froid en son langage Quand il sort des liens d'un honteux esclavage, Et quand pour affermir sa chère liberté Il faut combattre encor, vaincre de tout côté;

Quand il faut démasquer le pontife de Rome Et propager partout les droits sacrés de l'homme ?

Autrefois, il est vrai, dans un pieux sermon, Un prêtre enseignait l’ärt de vaincre le démon; Et dans une oraison, qu’on appelait funèbre ,

Il exaltait le vice et le rendait célèbre.

La chaire eut des Fléchiers, le bareau des Cochins, Fléchier peuplait les cieux de saintes et de saints, Etle moindre avocat, pour la moindre parole, Faisait à Ses cliens payer une pistole ;

C'était un doux métier : mais ces grands orateurs, Du peuple froids amis , des rois lâches flatteurs?,