Le rappel en France d'Antonio Maghella : mars-avril 1812
VI. Terracina, le 27 Mars 1812. A Son Excellence le Grand Juge, Ministre de la Justice
Monsieur le Duc,
Je m’empresse de vous faire savoir, ainsi que Votre Excellence me l’a prescrit, mon retour en France. Si le malheur ne m'avait persécuté, même dans la voiture qui s’est cassée et qui m’obligera peut-être de rester ici jusqu’ après-demain, je serais à cette heure bien au delà de Rome.
Je ne peux que réitérer ma prière à Votre Excellence pour avoir une audience de $. M. l'Empereur et, si jamais cette haute faveur ne devait pas m'être accordée, je supplierai dans ce cas Votre Excellence de vouloir bien obtenir de Sa Majesté que je puisse rendre compte de toute ma conduite, depuis 15 ans que je travaille dans les affaires publiques jusqu’au moment actuel, devant le Ministre, devant le Magistrat qu’ Elle voudra bien me faire désigner.
J'ai commencé à servir | Empereur et à servir la France par élection. Mes sentiments naturels n° ont fait que se fortifier dans mon cœur et dans mon âme quand les évènements de ma patrie m'en ont fait un devoir.
Je n'ai rien; mais j ai un caractère qui ne s’est jamais démenti et qui ne se démentira jamais. Je puis me prèsenter avec tranquillité et avec orgueil devant mes ennemus. J'aurai toujours de quoi les confondre et de quoi prouver à l’ Empereur que partout où jai été et où je serai, j’ ai été et je serai au nombre de ses sujets les plus fidèles et les plus dévoués.
Quand je pourrai être sûr que Sa Majesté l'Empereur et Roi n’a rien contre moi, j'irai m ensevelir dans ma misère et ma nullité.
Je suis avec respect Monsieur le Duc De Votre Excellence Le très-humble et très-respectueux Serviteur.
Maghella Terracina, le 27 Mars 1812.