Le Royaume de Monténégro : avec une carte

20 LE ROYAUME DE MONTÉNÉGRO

défaite. Cette décision mécontenta profondément ses sujets, qui se soulevèrent. Ces révoltes ne prirent fin qu’en 1857.

En 1858, on enregistre encore une attaque des Turcs, refoulés à la bataille de Grahovo. Les deux dernières années du règne de Daniel se passèrent dans une paix complète. En 1860, s'étant rendu, pour sa santé, aux bains de Cattaro, le Vladika fut tué à coups de revolver par un de ses ennemis personnels, Todor Kadic.

Nicolas Ier, le roi actuel, monta alors sur le trône.

Nicolas faisait ses études au lycée Louis-le-Grand à Paris, et se trouvait précisément en vacances au Monténégro à la mort de son oncle. |

En 1862, les Turcs inquiétèrent encore le Monténégro avec une armée de 100.000 soldats, bien équipés, auxquels s’opposèrent 25.000 soldats monténégrins, armés de fusils à pierre. Pendant des mois, ils se défendirent avec bravoure, mais le sort se tourna contre eux. Les Turcs, après de nombreux combats, furent enfin vainqueurs, et les parties belligérantes, épuisées, firent la paix. Après la guerre vint la disette, et la misère fut si grande, que le Monténégro dut implorer l'assistance pécuniaire de la Russie, de la France et de l'Autriche.

Le fléau disparu, le Monténégro vécut en paix jusqu’en 1876, année au cours de laquelle les peuples slaves de Bosnie, Bulgarie et Serbie se révoltèrent contre l’empire turc.

Le Monténégro s'étant fait l’allié de la Serbie, force lui fut de prêter main-forte à ce pays dans la guerre turco-serbe. Comme jadis, les Turcs furent supérieurs en nombre, seulement les montagnards étaient, cette fois, bien armés et bien disciplinés, mieux même que leurs ennemis. Nicolas prit de suite l'offensive, repoussant les Turcs et leur chef, Mouktar-Pacha, jusqu’à Mostar.

Les batailles de Bichina et de Vutchidol, gagnées par les Monténégrins, furent des plus sanglantes. Un autre de leurs corps d'armée avait attaqué les Turcs dans le sud du pays et ceux-ci se virent forcés à la retraite après la bataille de Medun qui leur fut particulièrement fatale.

Les grandes puissances étant intervenues, il en résulta un armistice qui, cependant, ne se transforma pas en un traité de paix, de sorte que la guerre se déclara de nouveau. Les Monté-