Le Royaume de Monténégro : avec une carte

HISTOIRE 27

négrins eurent le dessus encore une fois jusqu’au jour d’un autre armistice qu’on signa au mois de février 1877. L'entreprise avait coûté cher aux Turcs dont 17.000 périrent; 18.000 furent blessés et 1.150 faits prisonniers, tandis que les pertes des Monténégrins se bornèrent à 700 tués, 1.300 blessés. De plus, ils ne laissaient aucun soldat entre les mains des ennemis.

La Russie ayant, de son côté, déclaré la guerre à la Turquie, les hostilités recommencèrent également au Monténégro. Turcs et Monténéerins se livrèrent bataille à plusieurs reprises; le résultat de la campagne, qui dura pendant l'été et l'automne de 1877, fut la défaite complète de 117.000 Tures ayant avec eux 307 ca: nons; 25.000 Monténégrins, ayant 30 canons, avaient accompli cet héroïque exploit. Les pertes des Turcs se montèrent à 18.000 soldats tués, 22.000 blessés et 4.000 prisonniers; celles des Monténéerins furent de 1.360 tués, 3.400 blessés et un seul prisonnier.

Les montagnards continuèrent la guerre avec la plus grande activité pendant l'hiver de 1877-1878; le 10 janvier, ils prirent Antivari; le 18 janvier 1878, Dulcigno fut à eux.

A San-Stefano, la paix fut conclue entre la Russie et la Turquie. Bien que certaines stipulations du traité eussent été modifiées au Congrès de Berlin, le Monténégro eut la satisfaction de voir s’augmenter sa population de 100.000 âmes, et se doubler la superficie de son territoire. Il acquit aussi deux ports de mer, Antivari et Dulcigno. Il fallut une démonstration navale, sous les ordres de l'amiral Seymour, pour faire entrer le Monténégro en possession de Dulcigno qui, suivant le traité de Berlin, lui appartiendrait. Les Turcs refusèrent d'obéir aux ordres des grandes puissances et d'en effectuer la cession.

La guerre avec la Turquie terminée, le pays passa des jours tranquilles et les Monténégrins ont profité des bienfaits de la paix jusqu’à l'heure actuelle. En 1910, Nicolas I prit le titre de roi du Monténégro. Le roi Nicolas Ier s’ést toujours activement occupé de la réorganisation du royaume, de sa voirie et de l'éducation de son peuple. L'organisation militaire, surtout, est une de ses plus grandes œuvres.

L'histoire du passé est maintenant racontée, elle nous dit clairement que le Monténégrin a été de force à soutenir son indé-