Le Royaume de Monténégro : avec une carte

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s'adresser à l’étranger, car les prix d'achat se trouvent considérablement augmentés par les frais de transport qui sont énormes, le roulage coûtant très cher : pour amener 4.000 kilos de Cattaro à Cettigné, le prix est de 50 couronnes au moins.

Le Gouvernement, qui entretient avec tant de soin sa voirie, assure également, dans d'excellentes conditions, les services de la poste, du télégraphe et du téléphone. Il ÿ a un bureau de « P. T. T. » dans toute localité de quelque importance. Le Monténégro communique même avec Bari, en Italie, au moyen d’un poste de télégraphie sans fil, créé à Nouvelle-Antivari. Bien que l’aménagement n’en soit pas des plus luxueux, il donne des résultats très satisfaisants.

On a organisé aussi plusieurs services d'automobiles qui assurent le transport des courriers et des voyageurs entre les villes principales du royaume. Si l'on tient compte des conditions élevées de la vie au Monténégro, le prix pour voyageurs n’en est pas exorbitant. Une promenade en automobile de Cattaro à Cettigné vous coûtera 10 couronnes : la même promenade, faite en voiture, vous coûterait 26 couronnes; de Cettigné à Rieka, le prix en auto est de 2,80 couronnes seulement, tandis qu’un attelage se paie 18 couronnes. Aussi le service d'automobiles possède toute la faveur du public et il est indispensable de retenir sa place bien avant le jour du départ.

L'éclairage électrique fut inauguré dans la capitale à l’occasion des fêtes du Gouvernement en 1910. Le courant est fourni par deux moteurs à pétrole de soixante chevaux chacun.

En terminant ce chapitre, qui montre de quelle manière le Monténégro est actuellement gouverné, nous croyons devoir établir, en quelques lignes, une comparaison à ce point de vue entre le Monténégro d'autrefois et celui d'aujourd'hui.

Sous le règne des Vladikas élus, les habitants étaient administrés par les chefs de famille, les Vladikas exerçaient surtout leur autorité en cas de guerre. Ces prêtres étant voués au célibat, leur vie, comme leurs besoins, étaient bien modestes. Les bureaucrates et les policiers étaient inconnus et le peuple ne payait pas de contributions. On se rendra compte que, pour transformer cette organisation primitive, mais économique, en un gouvernement régu-